Rencontre avec le photographe Mir Grabe



Le 22 octobre 2013, les élèves de l’option Arts-Plastiques (allant de la Seconde à la Terminale) sont allés visiter une exposition d’un photographe Français d’origine allemande : Mir GRABE. Cet artiste utilise la technique de la photographie argentique à l’aide d’une « boite » (qui fonctionnement comme un sténopé) installé au centre de l’exposition.
Le travail présenté était très intéressant pour nous : On observe sur les photos, le mouvement, le flou (voir brumeux), les variations de gris et les contrastes de couleurs (noirs, gris, blancs…). D’ailleurs, plusieurs remarques ont été émises sur la manière par laquelle Mir à voulut exposer : Pas de cadres, cloués directement au mur, titres à partir de la plaque d’immatriculation du camion de 12 tonnes servant à transporter la boite, trace de doigts, bords mal découpés,… Cinq grands tirages dans la première salle, et trois séries de tirages plus petits dans une autre salle avec un autre thème.
Au fond…ce qu’a constamment recherché cet artiste (formation autodidacte, œuvres « brutes », naissance en RDA puis vie sans frontière), est tout simplement la liberté de s’exprimer. La lecture de ses œuvres est interprétable selon chacun.




Un parcours de questionnements et de sensations devant de telles images sibyllines….
Pour plus d’informations, parcourez son site professionnel : www.minimalphotography.info

Océane S., terminale L.



      Invité dans le cadre de l’année croisée France-Vietnam, Mir GRABE à répondu au projet « Boite », un cube de 2 m de coté comme lieu d’exposition. Il s’est approprié cet espace restreint en le transformant en un appareil photo. Au centre d’une face, un trou d’un millimètre fait office d’objectif et la face interne opposée sert à tendre le papier photosensible.
La « boite », placé au centre de la salle d’exposition, à autant d’importance que les cinq tirages papiers. Ils font parti d’un ensemble. Cette installation est complétée par un enregistrement sonore, un descriptif d’une prise de vue et un PC diffusant une vidéo.


    Le processus de création est soumis à diverses contraintes. La taille de la boite nécessite un camion de 12 tonnes pour la déplacer, de plus le stationnement est limité, donc les espaces de prise de vues aussi.
Dans la boite, close et en plein soleil, Mir effectue plusieurs essais de luminosité pour calculer le temps d’exposition du papier à la lumière. La température monte rapidement, sa transpiration, le rejet de CO2, les odeurs de colles transforme vite ce joli sténopé en cellule de torture. Entre trois et quatre heures sont nécessaires à la réalisation d’un tirage. Le développement chimique s’effectue dans la baignoire de l’hôtel. C’est à cet instant seulement que le photographe savoure l’effort de la performance en découvrant enfin le tirage.





Chaque photographie est unique. Elle est le résultat visuel d’une performance.
Chaque tirage conserve les traces du temps extérieur et de l’humidité dans la boite, les doigts qui transpirent, la coupe pressé des ciseaux sur le bord du papier, les effets de flou réalisés par tout ce qui peut bouger et les variations de gris comme autant de variations lumineuses.





    Dans une salle plus petite, trois séries de tirages blanc et noir se présentent comme des abstractions.

Ce sont des prises de vues au sténopé vers le ciel, découpé par les formes de la rue, en négatif (ciel noir et maisons blanches).




 Quand nous prenons, échangeons, modifions des milliers de photos, assisté ou non d'éditeur d'image dans nos prothèses numériques, Mir attend la lumière.
Seul dans sa boite, il capture une, rare et unique image ou tout ce qui s'agite a disparu dans un flou général.

Laurent Aucante.

"la vitesse d'aujourd'hui ne nous permet plus l’appréhension du réel" Richard Baquié.

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